Artistes connus au Ukulélés

Charlie Didjelirium

Ia ora na Charlie ! Peux-tu te présenter ?

Ia ora na à tous, je m'appelle Charlie, alias « Didjelirium » pour mon nom d'artiste. Je suis arrivé à Tahiti quand j'étais tout petit et j'y ai grandi. Depuis que je suis ici j'ai toujours été baigné dans la musique, la guitare, les bringues. J'écris depuis que j'ai 8 ans. Je faisais beaucoup de poésie jusqu'au moment où j'ai appris à jouer de la guitare et j'ai alors transposé mes poèmes en chanson. Je suis chanteur et un peu touche à tout, je joue aussi du ukulélé, mais mon talent c’est vraiment l’écriture.

Quels ont été tes débuts ?

J’ai commencé en tant que professeur de philosophie mais j'ai vite réalisé que ce n'était pas ce que je voulais faire toute ma vie. J'ai démissionné et je suis parti en Chine en 2006 pour faire chanteur de reggae. Ça a bien marché, on faisait des petites soirées avec des DJ que j'ai rencontré là-bas. Puis j'ai commencé à m'intéresser aux clips pour les chansons et j'ai appris à faire de la vidéo pendant un an en autodidacte, ce qui m’a permis de travailler dans un studio de design à Shanghaï. Pas beaucoup d'artistes peuvent dire qu'ils ont vécu de leur art à un moment de leur vie et j'ai eu la chance de travailler pendant 10 ans dans la musique !

J'adore l'Asie mais la pollution m'a fait revenir au Fenua. Avec Moana Louis, mon associé chez Blackstone Production, on a ouvert une société de production audio-visuelle où on fait beaucoup de musiques, de clips. On a beaucoup d'artistes au bureau et on a la chance d'avoir aussi pas mal de musiciens locaux qui passent nous voir. L'avantage de n’être que des artistes au sein du studio c'est qu'on crée une ambiance chaleureuse, on sait ce qu'on fait et les artistes qui viennent s'y sentent bien. 

Fais-tu des concerts ?

Avec mon groupe Mad Nomads, on a fait quelques vidéos de musique pendant le confinement et on avait prévu des dates de concerts mais pour le moment on ne peut pas le faire à cause de la situation sanitaire. C’est vrai que ça manque beaucoup car la musique ça se partage, ça se ressent. Selon moi l'art est la seule chose qui permet de se libérer. Il n'y a pas de pression, pas d'obligation. Tant que l'énergie créatrice est là, tu es libre. La musique m'a un peu sauvé parce que je pourrais être professeur de philosophie mais je suis au contraire parti loin de ça, à la rencontre d'autres cultures, à exprimer des messages avec pleins de personnes différentes. Et c'est magique quand des musiques se marient ensemble et forment quelque chose qui n'aurait pas pu naître si on avait fait ça seul.

As-tu écrit des chansons pour des artistes locaux ?

Oui quelques-unes, notamment pour des jeunes de 10-15 ans qui ont des super voix ! Quand je dois écrire pour eux je me mets vraiment dans leur peau et l'inspiration me vient automatiquement. Je n'ai jamais fait de solfège mais ça se sent quand un accord sonne faux ou pas. Tu sens physiquement les vibrations de la musique et c'est pareil avec les gens autour de toi. Soit ça sonne faux, soit vous vibrez de la même façon et ça donne l'impression que vous vous connaissez depuis 10 ans.

As-tu une chanson favorite qui est jouée au ukulélé ?

La chanson que j'ai sans doute le plus joué au ukulélé quand j'étais petit ! C’est "Pahoho" de Te Ava Piti.

As-tu des morceaux à conseiller aux jeunes qui débutent le ukulélé ou à des étrangers qui souhaitent découvrir des chansons de Tahiti ?

Les classiques polynésiens bien sûr comme les albums de Bobby Holcomb, Angelo et Esther Tefana. Il y a aussi les chansons de Jack Johnson, et puis même toutes les reprises peuvent être possibles. L'avantage c'est que c'est un petit instrument qui a seulement 4 cordes et qui est assez pratique. En comparaison par exemple je joue du didgeridoo et c'est beaucoup plus encombrant. Et surtout le ukulélé a ce son unique et paradisiaque qui fait instantanément voyager et redonne le sourire. 

Et comment as-tu appris à jouer du ukulélé ?

Avec mes amis à Tahiti, au début tu commences seulement quelques notes puis petit à petit tu apprends. Comme beaucoup de choses dans ma vie, j'en ai eu une expérience physique et matérielle donc j'ai appris à jouer de la musique en pratiquant. 

Tu disais qu'étant petit il y avait toujours quelqu'un qui apportait son ukulélé quelque part ?

Oui, on trouvait toujours un ukulélé, et maintenant encore quand je vais au travail au coin de la rue, ça fait plaisir d'entendre le son du ukulélé et de se dire bonjour, de sourire. La vie c'est aussi simple que ça. Si on pouvait souhaiter une bonne journée et plein de bonheur à un inconnu chaque jour, le monde se porterait mieux. Si en plus on peut le dire en musique avec le ukulélé, c'est le top ! Et ça fait partie de la magie du Fenua d'entendre le ukulélé quasiment partout.

Merci Charlie ! Et pour finir, quel serait le projet le plus original dont tu rêverais de voir le jour ?

C'est en lien avec mon enfance au fenua, à l'époque où j'allais dans les vallées écouter la musique avec mes collègues... J'ai un projet en lien avec Julien de "Own Mission" et plusieurs artistes locaux comme Teritua. On aimerait faire un tour de l'île en truck pour aller vers les gens qui ne peuvent pas assister à nos événements et leur partager notre musique. 

Mauruuru pour l'interview Upa Upa Tahiti !


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